Camino Primitivo : étapes et carte du Chemin Primitif de Compostelle

Qu’est-ce que le Camino Primitivo ?

Le Camino Primitivo, ou « Chemin Primitif« , porte bien son nom. Il s’agit historiquement du tout premier chemin de pèlerinage documenté vers Santiago de Compostela. Son origine remonte au IXe siècle, lorsque le roi asturien Alphonse II le Chaste se rendit de la capitale de son royaume, Oviedo, à l’endroit où la tombe de l’apôtre Jacques venait d’être découverte. Ce voyage fondateur a ainsi tracé la voie de ce qui deviendrait le vaste réseau des Chemins de Saint-Jacques.

Aujourd’hui, le Camino Primitivo est apprécié pour son authenticité, ses paysages spectaculaires et son ambiance plus intime comparée aux routes plus populaires comme le Camino Francés. Il traverse des régions montagneuses et rurales, offrant des panoramas à couper le souffle et une immersion profonde dans la nature. Bien que son infrastructure soit moins développée que celle du Francés (moins d’hébergements et de services), le Camino Primitivo a gagné en popularité ces dernières années tout en conservant son caractère sauvage. C’est un chemin pour ceux qui recherchent un défi physique et une véritable expérience de pèlerinage loin de la foule.

Chiffres clés sur le Chemin Primitif de Compostelle : distance, dénivelé, fréquentation

Pour mieux appréhender le Camino Primitivo, voici quelques chiffres importants :

Carte détaillée de l’itinéraire du Camino Primitivo

Où commence le Camino Primitivo et comment rejoindre le départ

Le point de départ officiel du Camino Primitivo est la ville d’Oviedo, capitale des Asturies. Historiquement, le pèlerinage commence à la Cathédrale San Salvador, où le roi Alphonse II a débuté son propre voyage.

Pour rejoindre Oviedo, vous avez plusieurs options :

• En avion : L’aéroport le plus proche est l’aéroport des Asturies (OVD), situé à environ 47 km d’Oviedo. Il dessert des vols nationaux et quelques destinations internationales.
• En train : Oviedo est bien desservie par le réseau ferroviaire espagnol (Renfe), notamment depuis Madrid et d’autres grandes villes espagnoles.
• En bus : Les compagnies de bus (comme Alsa) proposent de nombreuses liaisons vers Oviedo depuis différentes villes d’Espagne et même d’Europe (via des correspondances). C’est souvent l’option la plus économique.

Pour ceux qui empruntent le Camino del Norte, il est possible de rejoindre le Camino Primitivo à Oviedo via une liaison désignée entre les deux chemins.

Les étapes du Camino Primitivo, d’Oviedo à Santiago de Compostela

Le Camino Primitivo au départ d’Oviedo est souvent découpé en 11 étapes jusqu’à Melide, puis 2 ou 3 étapes finales via le Camino Francés.

D’Oviedo à Tineo : L’entrée dans les montagnes asturiennes

Les premières étapes du Camino Primitivo sont sans doute les plus exigeantes physiquement. Dès la sortie d’Oviedo, le chemin s’élève rapidement pour traverser les montagnes asturiennes. Les paysages sont spectaculaires : vallées profondes, crêtes rocheuses, forêts denses et petits villages isolés. Les dénivelés sont importants, avec de longues montées et descentes. C’est une section qui mettra votre endurance à l’épreuve, mais qui offre aussi une solitude et une beauté naturelle inégalées. Des villes comme Grado et Salas marquent les étapes principales avant d’atteindre Tineo. Cette partie est souvent considérée comme la plus « primitive » et la plus sauvage du chemin.

De Tineo à Lugo : Transition et arrivée dans la cité romaine

Les derniers 100km : De Lugo à Melide, puis Santiago via le Camino Francés

Après avoir quitté Lugo, l’itinéraire traverse une Galice plus douce, faite de collines ondulantes, de champs verdoyants et de petites forêts d’eucalyptus. Le Camino Primitivo continue son propre chemin jusqu’à un point de jonction stratégique : il rejoint le très fréquenté Camino Francés généralement autour de la ville de Melide ou légèrement avant.

À partir de ce point, l’ambiance change radicalement. Vous rejoignez la « marée » de pèlerins venant du Camino Francés. Les chemins deviennent plus larges et souvent bétonnés, l’infrastructure (hébergements, restaurants) est beaucoup plus dense. Les derniers 50-55 kilomètres jusqu’à Santiago sont partagés avec des pèlerins ayant débuté bien plus près (les « ultreias » parcourant uniquement les derniers 100km requis pour la Compostela). C’est une expérience différente, plus sociale mais moins solitaire que le début du Primitivo. L’arrivée à Santiago de Compostela, après cette dernière section partagée, n’en reste pas moins une émotion intense et le point culminant du voyage.

Rejoindre le chemin Primitif depuis le Camino del Norte

Pour ceux qui débutent leur pèlerinage plus à l’est sur la côte, le Camino del Norte offre une alternative intéressante pour se connecter au Camino Primitivo. Traditionnellement, le Camino del Norte longe la côte Cantabrique. Cependant, depuis Villaviciosa, une bifurcation historique permet de rejoindre le Camino Primitivo à Oviedo.

Au lieu de continuer vers Gijón le long de la côte, le pèlerin se dirige vers l’intérieur des terres. Cette route, d’environ 40 kilomètres, traverse des paysages ruraux asturiens bucoliques, passant par des localités comme Amandi et Infiesto, avant d’arriver à Oviedo. Cette liaison prend généralement deux jours.

Choisir cette option depuis Villaviciosa permet de commencer le Camino Primitivo directement à son point de départ historique à Oviedo, sans nécessiter de transfert ou de marche supplémentaire pour rejoindre la ville depuis une autre partie du Norte. C’est un excellent moyen pour ceux qui ont commencé leur randonnée sur le chemin du Nord de vivre l’expérience complète du Primitivo depuis son origine. Cette bifurcation est bien signalisée et constitue une transition naturelle vers le caractère plus montagneux du chemin Primitif.

Quelle est la difficulté du Camino Primitivo ?

Le Camino Primitivo est considéré comme l’un des chemins de Compostelle les plus difficiles physiquement. Plusieurs facteurs contribuent à sa difficulté :

• Le relief : C’est le facteur principal. Le chemin est une succession constante de montées et de descentes raides. Il y a peu de longs tronçons plats, surtout dans les Asturies. Cela demande une très bonne endurance musculaire et cardiovasculaire.
• La nature du terrain : Les sentiers sont souvent rocailleux, boueux par temps de pluie, et peuvent présenter des obstacles naturels.
• Moins de services : Bien que la situation s’améliore, il y a moins d’albergues (auberges de pèlerins) et de commerces sur le Camino Primitivo que sur le Francés. Cela signifie qu’il faut parfois porter plus de nourriture et d’eau, et que les options en cas d’imprévu (blessure, fatigue extrême) sont plus limitées.
• Les conditions météorologiques : Les Asturies et la Galice peuvent connaître des conditions météorologiques variables, avec de la pluie et du brouillard, ce qui ajoute à la difficulté et à l’exigence du chemin.

Cependant, avec une bonne préparation physique, des chaussures confortables et une attitude positive, ce chemin est tout à fait abordable.

Quelles sont les 3 plus belles étapes sur la voie primitive de Compostelle ?

• De Salas à Pola de Allande : Le défi de l’Alto del Palo
  Cette étape est réputée pour être une des plus exigeantes physiquement, en raison de la longue et soutenue montée vers l’Alto del Palo. Mais c’est précisément cette ascension qui offre des vues panoramiques de couper le souffle sur la Cordillère Cantabrique environnante. Atteindre le sommet (bien qu’il y ait une option pour le contourner, moins scénique) procure un sentiment d’accomplissement intense. Le paysage est d’une beauté sauvage et intacte, typique des montagnes asturiennes. Bien que difficile, l’effort est largement récompensé par la magnificence des panoramas.
• De Pola de Allande à Grandas de Salime (ou La Mesa) : Entre montagne et réservoir
  Après avoir conquis l’Alto del Palo (si l’on suit l’itinéraire traditionnel de haute montagne), cette étape offre une longue descente spectaculaire vers le réservoir de Grandas de Salime. Le chemin serpente à travers des paysages de montagne impressionnants, avec des vues plongeantes sur le lac artificiel aux eaux bleues ou vertes selon la lumière. Cette étape est un condensé de la beauté brute du Camino Primitivo, alliant la majesté des sommets à la sérénité de l’eau, tout en traversant des zones très peu habitées. L’arrivée à Grandas de Salime, au bord du lac, est particulièrement pittoresque.
• D’O Cádavo Baleira à Lugo : L’approche de la ville romaine
  Cette étape marque une transition vers des paysages galiciens plus doux, mais non moins charmants. Elle offre de belles vues sur la campagne environnante, traversant des zones rurales typiques de Galice avant l’approche finale vers Lugo. Ce qui rend cette étape particulièrement belle, c’est l’arrivée spectaculaire à Lugo et la possibilité unique d’entrer dans la ville par l’une de ses portes historiques après avoir marché le long de ses murailles romaines parfaitement conservées. Le contraste entre le chemin rural parcouru et la découverte de cette cité millénaire entourée de son enceinte fortifiée est visuellement et historiquement très marquant. La vue des remparts depuis l’extérieur est une image mémorable.

Pourquoi choisir le Camino Primitivo : avantages et inconvénients

Avis sur le Chemin Primitif : que vaut l’itinéraire originel face au Camino del Norte

Bien que proches géographiquement, le Camino Primitivo et le Camino del Norte offrent des expérience très différentes. Le choix entre ces deux chemins historiques en Espagne dépend des attentes et du profil du pèlerin. Le premier offre une expérience riche en histoire et en défis physiques, idéale pour ceux en quête d’authenticité et de solitude. Le second, avec ses paysages côtiers et ses infrastructures confortables, convient davantage à ceux recherchant un pèlerinage plus accessible, convivial et reposant.