Chemin du Mont Saint Michel : étapes et carte du chemin de Compostelle à travers la Bretagne

Le Mont Saint-Michel est depuis des siècles un haut lieu de pèlerinage et une porte symbolique vers les grands itinéraires jacquaires. Moins connu que d’autres points de départ en France, ce sanctuaire permet de relier la Bretagne, la Vendée puis l’Aquitaine, avant de poursuivre vers l’Espagne jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce guide présente la liste des étapes du chemin du Mont Saint Michel, ainsi qu’un aperçu des autres chemins de Compostelle en Bretagne.

Chemin du Mont Saint-Michel

Qu’est-ce que le Chemin du Mont Saint-Michel vers Compostelle ?

La « Voie du Mont Saint-Michel », parfois appelée chemin du Mont Saint-Michel ou chemin des Marais Salants, est une des branches historiques des pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Au Moyen Âge, de nombreux pèlerins bretons et normands choisissaient le Mont comme point de départ, symbole spirituel fort et haut lieu de dévotion dédié à l’archange Michel.

Ce chemin traverse la Bretagne et l’ouest de la France avant de rejoindre la Voie de Tours, l’un des quatre grands itinéraires reconnus par l’UNESCO. Il permet d’aller à Saint-Jacques à pied depuis Nantes ou même directement depuis les rivages de la Manche.

Chiffres clés sur la Voie du Mont Saint-Michel

550 km

Longueur du chemin du Mont Saint Michel

C’est la distance entre le Mont Saint-Michel, et la ville de Saintes, où le chemin rejoint la Voie de Tours.

1700 km

Distance jusqu’à Compostelle

En continuant sur la Voie de Tour et le Camino Francés, le chemin complet fait plus de 1700km.

3 semaines

Durée du chemin

Il faut compter 3 à 4 semaines pour rejoindre la Voie de Tours en partant du Mont Saint-Michel.

2 mois

Durée totale

Le chemin de Compostelle complet au départ du Mont Saint Michel prend 2 à 3 mois de marche, selon le rythme.

Carte du chemin de Compostelle au départ du Mont Saint-Michel

Étapes détaillées du Chemin du Mont Saint-Michel jusqu’à la Voie de Tours

Le Chemin du Mont Saint-Michel combine plusieurs chemins différents pour atteindre la Voie de Tours.

La Voie des Capitales : le chemin principal à travers la Bretagne

La Voie des Capitales prend naissance dans le décor majestueux du Mont Saint-Michel, haut lieu spirituel et emblématique de pèlerinage. Dès le départ, les marcheurs relient plusieurs cités importantes, héritage de foi et d’histoire, qui dessinent un parcours riche et varié. Cette voie permet de rejoindre plus au sud la Voie de la Pointe Saint-Mathieu à Blain, assurant ainsi une continuité vers Nantes et au-delà vers l’Espagne.

Après la sortie du Mont Saint-Michel, la première halte importante est Antrain, petite cité de caractère. Ensuite, le chemin mène à Sens-de-Bretagne, puis à Saint-Médard-sur-Ille, village qui borde le canal d’Ille-et-Rance et marque l’entrée dans un environnement plus verdoyant et fluvial. L’itinéraire se poursuit avec l’arrivée à Rennes, capitale bretonne, où patrimoine médiéval et dynamisme urbain offrent une pause culturelle et spirituelle.

Après cette grande étape, le chemin redescend vers Bruz, puis franchit la Vilaine pour atteindre Saint-Malo-de-Phily. La traversée des paysages alternant rivières et vallées bocagères conduit ensuite à Langon, carrefour d’influences médiévales et site réputé pour son patrimoine religieux. Le pèlerin avance alors vers la Loire-Atlantique et atteint Marsac-sur-Don, avant de conclure cette portion à Blain, célèbre pour son château médiéval et point de convergence avec la Voie de la Pointe Saint-Mathieu.

ÉTAPES VOIE DES CAPITALES

DISTANCE (KM)

POINT D’INTÉRÊT

Le Mont Saint Michel – Antrain

22

Vue du Mont, cité d’Antrain

Antrain – Sens de Bretagne

19

Village breton typique

Sens de Bretagne – Saint Medard sur Ille

16

Canal d’Ille-et-Rance

Saint Medard sur Ille – Rennes

26

Capitale bretonne, patrimoine urbain

Rennes – Bruz

20

Traversée de la Vilaine

Bruz – Saint Malo de Phily

21

Paysages de bocage, rivière Vilaine

Saint Malo de Phily – Langon

26

Églises et chapelles médiévales

Langon – Marsac sur Don

29

Campagnes du Pays de Châteaubriant

Marsac sur Don – Blain

20

Château de Blain, jonction avec voie de la Pointe Saint-Mathieu

La suite du parcours via Nantes sur la Voie de la Pointe Saint-Mathieu

Depuis Blain, le pèlerin rejoint la Voie de la Pointe Saint-Mathieu, un itinéraire côtier qui prend racine à l’extrémité nord-ouest du Finistère (la pointe Saint-Mathieu) et qui descend vers Nantes. Entre Blain et Clisson, le chemin suit une campagne vallonnée, ponctuée de villages et de chapelles rurales. Cette portion, moins fréquentée que d’autres, offre une atmosphère de calme et propice à la méditation.

L’arrivée à Clisson, ville d’art aux accents toscans, surprend par son identité architecturale héritée des seigneurs locaux et par ses paysages de vignoble. C’est également un carrefour de chemins, ouvrant sur la Vendée.

ÉTAPES VOIE DE LA POINTE DE SAINT-MATHIEU

DISTANCE (KM)

POINT D’INTÉRÊT

Blain – Nort sur Erdre

26

Bords de l’Erdre, église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte, Canal de Nantes à Brest.

Nort sur Erdre – Chapelle-sur-Erdre

21

Paysages verdoyants des bords de l’Erdre, manoirs et propriétés de caractère.

Chapelle Erdre – Nantes

17

Entrée progressive dans l’agglomération nantaise, zones naturelles le long de l’Erdre.

Nantes – Clisson

34

Château médiéval

Les étapes du Chemin Vendéen, de Clisson à St-Hilaire-la-Palud

Le Chemin Vendéen, rattaché au grand itinéraire menant du Mont Saint-Michel à Saint-Jacques-de-Compostelle, propose une traversée riche en paysages, en patrimoine et en haltes spirituelles. Ce chemin débute à Clisson, point de croisement stratégique entre la Voie de la Pointe Saint-Mathieu et le Chemin Vendéen, et se poursuit vers Montaigu. La première partie est marquée par la douceur du vignoble nantais et le charme du patrimoine médiéval, avant de plonger dans l’arrière-pays vendéen.

Le parcours dessert plusieurs communes au riche passé historique. Montaigu, ancienne cité fortifiée, ouvre la voie vers Saint-Fulgent, connue pour ses églises typiques. De là, le chemin progresse vers Chantonnay, véritable carrefour vendéen, puis Saint-Cyr-des-Gâts, village de campagne propice au repos. L’itinéraire conduit ensuite à Nieul-sur-l’Autise, célèbre pour son abbaye augustinienne, haut lieu de spiritualité et de patrimoine roman. L’étape suivante, Saint-Hilaire-la-Palud, porte d’entrée du Marais Poitevin, propose enfin une jonction vers un chemin de liaison avec la Voie de Tours.

ÉTAPES CHEMIN VENDÉEN

DISTANCE (KM)

POINT D’INTÉRÊT

Clisson – Montaigu

16

Château de Clisson, parc de la Garenne Lemot, viaduc

Montaigu – Saint-Fulgent

26

Château de Montaigu, église Saint-Jean-Baptiste.

Saint-Fulgent – Chantonnay

31

Paysages de bocage vendéen, église de Saint-Fulgent.

Chantonay – St-Cyr-des-Gâts

33

Église Notre-Dame de Chantonnay, lac de l’Angle.

St-Cyr-des-Gâts – Nieul-sur-l’Autise

28

Cadre rural paisible, église de St-Cyr-des-Gâts

Nieul-sur-l’Autise – St-Hilaire-la-Palud

29

Abbaye Royale Saint-Vincent, Maison de la Meunerie à Nieul, entrée du Marais Poitevin

Liaison finale pour rejoindre la Via Turonensis

Depuis Saint-Hilaire-la-Palud, la première étape mène à Surgères, petite cité fortifiée connue pour son patrimoine médiéval et sa charmante église romane. À ce stade, les pèlerins disposent d’une variante possible : poursuivre directement vers Saint-Savinien ou bien bifurquer par Saint-Jean-d’Angély, ville marquée par son passé monastique et classée « site clunisien ». Après Surgères, la route se prolonge vers Saint-Savinien, situé sur les bords de la Charente, avec ses ruelles pittoresques et son écluse fluviale, avant de rejoindre Saintes, où l’on retrouve la Voie de Tours (Via Turonensis). Cette ville, riche de monuments gallo-romains et romans, marque la fin du chemin du Mont Saint-Michel et le point de reprise de l’itinéraire principal vers Compostelle.

ÉTAPES CHEMIN DE LIAISON

DISTANCE (KM)

POINT D’INTÉRÊT

St-Hilaire-la-Palud – Surgères

29

Marais poitevin, église romane et fortifications de Surgères

Surgères – Saint-Savinien

31

Campagne charentaise, villages typiques, bords de Charente, Port fluvial de Saint-Savinien, Église Saint-Sauveur.

Saint-Savinien – Saintes

26

Bords de Charente, Tonnay-Charente, églises romanes, Arc de Germanicus, Amphithéâtre gallo-romain, Cathédrale Saint-Pierre de Saintes (jonction GR655).

Poursuivre le chemin de Compostelle sur la Voie de Tours

Une fois arrivé à Saintes, vous empruntez la Via Turonensis, balisée avec le GR 655. C’est une route bien établie, avec une infrastructure d’accueil aux pèlerins plus développée.

  • De Saintes vers Bordeaux : Le chemin traverse la Saintonge, réputée pour ses églises romanes, puis les vignobles du Bordelais.
  • De Bordeaux à Saint-Jean-Pied-de-Port : Vous traverserez ensuite la forêt des Landes, un long chemin en pinède relativement plat, avant d’atteindre le Pays Basque et la ville emblématique de Saint-Jean-Pied-de-Port.
  • De Saint-Jean-Pied-de-Port à Saint-Jacques-de-Compostelle : C’est le début du Camino Francés, la voie la plus célèbre. Après la traversée des Pyrénées (col de Roncevaux), vous entrez en Espagne pour environ 780 km, jusqu’à l’arrivée tant attendue à la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.
chemin du Mont Saint Michel

Le Mont Saint-Michel, un réseau de sentiers de pèlerinage à part entière

Bien avant de devenir un point de départ vers Compostelle, le Mont Saint-Michel était lui-même un centre de pèlerinage majeur en Europe. Des chemins historiques convergeaient vers l’abbaye depuis la Normandie, l’Anjou, la Touraine, et même la Grande-Bretagne. Ce réseau contribuait à la fois à la renommée de l’Archange protecteur et à la circulation des pèlerins du nord vers le sud.

Partir du Mont, c’est donc s’inscrire dans une double tradition : celle des « Miquelots » (pèlerins de Saint-Michel) et celle des « Jacquaires » (pèlerins de Saint-Jacques). C’est donner une dimension supplémentaire à son chemin, en reliant deux lieux sacrés d’une immense portée culturelle et religieuse. Le chemin du Mont Saint-Michel présente même un double balisage unique, combinant le symbole de la coquille et celui du Mont Saint-Michel.

Les autres chemins de Compostelle en Bretagne

La Bretagne n’offre pas un seul, mais plusieurs itinéraires jacquaires qui méritent d’être découverts.

  • La Voie de la Pointe Saint-Mathieu : partant de la pointe finistérienne, elle rejoint Nantes en traversant Brest, Quimper et le sud du Finistère avant de retrouver la Voie des Capitales.
  • La Voie des Plantagenêts : reliant l’Anjou et la Bretagne, elle constitue une liaison historique empruntée par ceux qui rejoignaient la Loire et ses abbayes.
  • La Voie de l’abbaye de Beaufort : un itinéraire plus confidentiel reliant la vallée de la Vilaine à l’abbaye de Beaufort.
  • Les départs de Moguériec et Locquirec : ces ports du nord Finistère offrent également des chemins vers Compostelle, destinés à rappeler la tradition des pèlerins embarquant jadis pour l’Espagne depuis les côtes bretonnes.

Ces chemins de Compostelle en Bretagne s’adressent aussi bien aux marcheurs en quête de longues traversées qu’à ceux qui préfèrent des portions plus courtes, sur quelques jours, dans un esprit de randonnée culturelle et spirituelle.

Y a-t-il des guides officiels sur le Chemin du Mont Saint-Michel et les autres chemins de Compostelle bretons ?

Pour bien préparer son parcours, il est recommandé de consulter :

  • Les topo-guides des associations jacquaires régionales, en particulier l’Association Bretonne des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle.
  • Les hébergements pèlerins : gîtes, accueils associatifs, paroisses. Ces structures se trouvent régulièrement le long de la voie, mais nécessitent souvent une réservation.
  • Les crédenciales (ou carnets du pèlerin), délivrées par les associations jacquaires, qui permettent de collecter les tampons de chaque étape et d’accéder aux refuges.
  • Cartes et sites spécialisés comme ceux de la Fédération Française de Randonnée Pédestre, qui recensent balisages et variantes d’itinéraires.
  • Les guides Lepère proposent un guide assez complet sur le chemin des Marais Salants, du Mont Saint Michel jusqu’à Saint-Jean-d’Angély.

Pourquoi choisir la Voie du Mont Saint-Michel vers Compostelle : avantages et inconvénients

Avantages (Voie du Mont Saint-Michel)

  • Une Double richesse historique et culturelle : Le départ depuis le Mont Saint-Michel permet de débuter le pèlerinage dans un lieu emblématique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et lui-même destination d’un pèlerinage historique. En rejoignant la Voie de Tours, le pèlerin traverse des régions riches en patrimoines architecturaux, religieux et culturels, offrant une immersion profonde dans le patrimoine européen.
  • Paysages variés et paysages emblématiques : Ce parcours offre une diversité paysagère remarquable, allant des panoramas côtiers du Mont Saint-Michel aux vastes champs et vallées de la Touraine. Cette variété favorise une expérience sensorielle enrichissante, tout en permettant de profiter de la nature dans un cadre serein.
  • Moins fréquentée que d’autres chemins : L’itinéraire du Mont Saint-Michel à la Voie de Tours est moins touristique que d’autres routes de Compostelle, ce qui permet aux pèlerins de vivre une expérience plus intime, avec moins de foule et une ambiance plus contemplative. Poursuivre le chemin sur la Voie de Tours permet de bénéficier d’une double expérience : chemin solitaire au début, et davantage de rencontres une fois sur le chemin principal.
  • Opportunité de découvrir différentes régions : Ce chemin traverse plusieurs départements, offrant une occasion unique d’explorer des localités moins connues tout en découvrant la diversité du patrimoine régional, de la Normandie à la Touraine.

Inconvénients

  • Longueur et complexité de l’itinéraire : Le parcours peut s’avérer plus long et surtout moins balisé que d’autres itinéraires plus classiques, demandant une meilleure préparation et une capacité d’orientation accrue. Cela peut représenter un défi pour les pèlerins moins expérimentés.
  • Infrastructure et hébergement moins développés : Certaines sections, en particulier en zones rurales ou moins fréquentées, disposent d’infrastructures d’accueil moins nombreuses ou mieux adaptées, ce qui nécessite une planification rigoureuse pour l’hébergement et la restauration. Le manque d’infrastructure par endroits peut également nécessiter de faire des étapes plus longues.
  • Conditions climatiques variables : Partant d’un lieu côtier, le chemin peut être soumis à des conditions météorologiques difficiles, telles que vents forts ou précipitations, compliquant la progression et nécessitant une préparation adaptée.

Avis sur le Chemin du Mont Saint-Michel : que vaut-il face à la fameuse Via Podiensis ?

Caractéristique

Voie du Mont Saint-Michel VS Via Podiensis (Voie du Puy)

Point de départ

Le Mont Saint-Michel VS Le Puy-en-Velay

Itinéraire général

Traverse la Normandie, la Bretagne (partie est), la Touraine, le Poitou. VS Traverse le Massif Central (Aubrac, Lot) et la Gascogne. (GR 65)

Longueur approximative

Environ 1 700 km jusqu’à Saint-Jacques VS Environ 1 500 km jusqu’à Saint-Jacques

Durée moyenne

8 à 12 semaines VS 6 à 10 semaines

Niveau de difficulté

Généralement plus doux, moins de dénivelés importants. VS Modéré à soutenu par endroits. Reliefs variés.

Fréquentation

Faible à modérée. VS Très élevée. La plus populaire de France. Rencontres fréquentes.

Infrastructure d’accueil

Moins dense. VS Excellente et abondante (gîtes, refuges, campings, services).

Signalisation

Variable, avec des changements de chemins VS Très bonne (balisage GR 65 clair et régulier).

Paysages

Bocage normand, côtes (initiales), plaines agricoles, vallées de la Loire et Charente. VS Volcaniques, vastes plateaux de l’Aubrac, gorges du Lot, forêts, vignobles.

Ambiance

Plus solitaire, introspective VS Très communautaire, rencontres faciles